A nice dinner with friends in Bordeaux (Rayas 01, Pichon-Baron 05, Montrose 90, Rousseau Ruchottes 96, d'Yquem 09, ...)

Last saturday, 3 octobre 2020 :

Champagne Laurent Perrier Grand Siècle : 17,5/20
Très belle bulle champenoise, fruitée, fine, goûteuse.

Champagne Krug 167ème édition : 18/20
Onctueux et vif à la fois, en jeunesse incisive.

Heymann-Lowenstein Riesling Schieferterrassen 2016 (AP 5/17) : 16,5/20
Très Riesling allemand avec ce citron vert et cette verveine citronnelle marquée. Le vin, fort jeune, apparaît riche, légèrement alcoolisé et sucré.

Albert Mann Riesling Schlossberg 2008 : 17/20
Imaginé une cuvée de Trimbach pour ce beau Riesling à la fois plaisant et assez strict.
Rappel – juin 2010 :
Riesling Schlossberg Albert Mann 2008 : 16/20 – 26/6/10
Très beau nez de Riesling, un peu comme chez Kientzler : terpènes, fleurs, menthe, fumée, verveine citronnelle. Du fond et un peu de sucre résiduel pour amadouer l’ensemble.
Huet Vouvray moelleux Le Mont 1ère trie 2011 : 15,5/20
Première impression sur un Tokaji 6P mais la matière est un peu défaillante en acidité. Liqueur un peu décevante également. Légère gentiane (et plume brûlée selon François, mais je ne lui ai pas demandé de quel volatile et avec quelle flamme).
Jurançon les pieds perdus 2015 : 14,5/20
L’acidité et le citron vert trahissent l’appellation pour un vin qui semble un peu durci par une protection soufrée intense.

Buisson-Charles Meursault La Goutte d’Or 2015 : 16/20+
Riche, menthé, très jeune (brut de décoffrage). On peut du coup confondre ce chardonnay avec une marsanne (Hermitage ?). Rendez-vous dans 10 ans (au moins).

Gérard Boulay Sancerre Comtesse 2011 : 16,5/20
Chavignol s’exprime ici avec de nettes et plaisantes senteurs de sureau. Bouche de belle qualité, sans particulièrement d’accents racinaires. Lui laisser du temps.
Jean-Claude Bessin Chablis GC Valmur 2008 : 16/20
Autant j’ai trouvé Les Preuses 2008 de Dauvissat somptueux hier soir, autant je ne suis pas emballé par l’élevage choisi ici. Un élevage intense rappelant plus quelques approximations de la Côte de Beaune. La matière possède de l’amplitude mais le fruit chablisien semble malmené (mon avis ne fera pas consensus).

Domaine Les Roches (Lenoir) Chinon 2010 : 15,5/20
Pensé Lenoir 2005 pour un cabernet-franc poivronné, un peu rustique (et voaltile). Il faudra l’observer dans le temps.

Margaux Bel Air Marquis d’Aligre 2010 : (16/20)
Présentation juvénile, vraiment peu loquace, sans la sensualité orientalisante généralement trouvée sur les vins de ce domaine. A revoir.

Domaine Montcalmès Coteaux du Languedoc 2010 : 15,5/20
La syrah sussure ici un message ténu, sudiste, avec du cassis, du poivre. Boisé « coco » encore un peu présent (on a aussi vu cela sur la Grange des Pères 2010).

Antoniolo Gattinara San Francesco 2008 : 16,5/20
Satisfaction pour ce flacon qui montre une évolution aromatique de bon aloi, sans ces notes prononcées et vieillardes de sauce soja que j’ai pu récemment déceler dans certains vins de Barolo comme celui de Bartolo Mascarello 2008 ou encore dans la cuvée Osso San Grato 2008 du même producteur (mais certes pas sur toutes les bouteilles dégustées). Le fruit est encore présent, les tannins et l’acidité accompagnent bien le vin, les amers sont de qualité (un côté Campari, Picon). Bref, une bouteille un brin évoluée mais en bonne forme. Il faut noter que d’autres dégustateurs lui reprochent cette note de soja dévalorisante (alors qu’ils ne la trouvaient pas forcément sur le Barolo 2008 de Bartolo Mascarello).

Pauillac Pichon-Baron 2005 : 18,5/20
Le vin est jeune mais terriblement convaincant, avec un caractère assez implacable. La race est celle d’un grand Pauillac (cassis, cèdre, graphite, …), mûr (pensé 2000). Grande classe tannique rendant la puissance de ce vin considérable tout à fait harmonieuse.

Pomerol La Conseillante 2005 : 18/20
Pas facile de passer après le monstre précédent mais ce merlot crémeux, menthé, parfaitement en place, s’en sort très bien. Equilibre et longueur …
Châteauneuf-du-Pape Château Rayas 2001 : 18/20
Rayas à presque coup sûr mais pour une fois, il n’en remontre pas à ses concurrents. Reste un magnifique grenache, une bouteille pour le coup très nette (ce fut le cas en septembre 2020 mais pas en novembre 2011. Un 2001 en apogée.

Rousseau Ruchottes-Chambertin Clos des Ruchottes 1996 : 17/20
L’aromatique du vin rappelle bien le domaine. Guignolet, fleurs, épices. Vivacité, jovialité relative, puissance moyenne.

Jamet Côte-Rôtie 1996 : 17/20
La patte du producteur s’exprime sur des odeurs de violette, de poivre. Puissance moyenne pour ce millésime qui joue la sécurité plus que la sensualité.

Paul Jaboulet Ainé Crozes-Hermitage Domaine de Thalabert 1991 : 15/20
Impression initiale de Rioja, traces boisées, relative chaleur. La syrah ne se détecte pas facilement.
Rappel - Novembre 2011 au domaine
CROZES-HERMITAGE “domaine de Thalabert” 91. Notes : DS15 – LG15,5 – PP14,5. Moyenne : 15.
On nous fait goûter ce millésime pour tenter de confirmer le potentiel de cette cuvée (que nous n’avons pas trouvé évident dans le cas du millésime 98). Robe normalement évoluée, aux bords bruns. Bouquet tertiaire, qui unit des notes de champignon, de tabac, de sous-bois (morille, truffe). En bouche, on retrouve cette belle expression truffée. Le vin se présente soyeux, en apogée. Il est plus convaincant par la noblesse et la diversité de ses arômes que par sa structure (nous lui reprochons un léger manque de volume).

Conde de Valdemar Rioja Reserva 1990 : 15/20
Un peu de chaleur pour ce tempranillo simple, délicat, acide.
Il Poggione Brunello di Montalcino Riserva 1988 : 16/20
Sixième rencontre avec ce beau vin italien. Viandé et tannique mais sans excès, dense, austère.

St-Estèphe Château Montrose 1990 : 16,5/20
Je penche pour un vin de la rive droite, évolué et issu d’une année mûre comme 1990. Inflexions fumées (Pessac ?), puissance tannique stéphanoise modérée et j’entends parler d’une présence phénolée que je ne décèle pas. Le vin ne semble pas s’arranger dans le verre et je note «un peu brouillon et légèrement flottant » (on pourra trouver ma note un peu haute).
Rappels :
a. Juin 2015 – Repas Fonta
Montrose 1990 : 18/20 – 27/6/2015
Un gros client ici avec un vin de suite, très explosif (cèdre, Havane, santal, graphique, bouquet garni, …). Les parfums, dans leur côté solaire, évoquent la rive droite mais l’ossature dénonce la rive gauche. Le vin, complexe et long, s’est affiné depuis la dernière dégustation (à côté de Valandraud 1994, il avait été dégusté comme un rive droite – Valandraud 1994, moins opulent, ayant été lui confondu avec un vin produit sur la rive gauche). Grosse réserve d’énergie pour les 20 ans qui viennent.

b. Déc 2007 – Verticale Montrose en 39 millésimes
16. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1990. - 13°
DS16,5/17 - PC17/17,5 - LG16,5 - MS17,5. Note moyenne : 17
Nez baroque, ressemblant un peu à celui de l’Unico (volatile, race captivante : animal, havane, poivre, forêt noire (cerise/cacao), camphre, goudron, piment, truffe, marc, encens
Plaisir relativement limité en bouche : le départ est rond puis finale finit plus resserrée (rudesse tannique, astringence).

c. Château Montrose 1990 – sept 2004 (repas chez Vincent)
VM17,5 - PP18 – LG17,5. Note moyenne : 17,8.
Le nez convoque des notes de cacao, de menthol, de réglisse, de fruits à l’eau de vie, de pruneau, de cassis, de truffe. Difficile de ne pas penser à un pomerol archétypal (de haut niveau).
Bouche soyeuse, et même onctueuse, exotique par sa maturité extrême, permanente et racée. On sent une trame tannique dont on nous confirme qu’elle fût redoutable en début de vie du vin (versatile dans le temps d’après nos hôtes, étrange alliance de la férocité tannique et de cette douceur presque crémeuse). Il est probable que cette identité faste fût à l’origine de l’engouement anglo-saxon pour cette cuvée spéculative, (délibérément ?) paroxystique.

Ontario Inniskillin Riesling icewine 2017 : 17/20
Très vin de glace mosellan en raison d’une acidité bien marquée. Fruit croquant, vibrant, excitant.
Sauternes Château d’Yquem 2009 : 18,5/20
140 grammes de sucre, nous annonce un dégustateur présent qui travaille au domaine. La liqueur, encore jeune sur l’ananas confit, est remarquable de netteté, d’équilibre et de longueur. Inlassable prolongement du goût, qui fait que l’on a du mal à se résoudre à passer aux vins suivants. Tout semble sur des rails solides et sereins et ce millésime prodigue me survivra …
Rappels – juillet 2010 – au domaine :
Un très grand 2009 (19/20) en offrande fruitée en effet. Plein, fin, interminable.
Qui sait s’il ira aussi haut que le monumental 2001 ?

Disznoko Tokaji 6P 1989 : 16,5/20
Très typé avec son acidité rappelant le citron vert. Abricot sec et figue. Inflexions viandées trahissant l’âge. Le vin commence à se décharner.

Arnaud de Villeneuve Rivesaltes ambré 1985 : 16/20
Mise en mai 2016. Le vin me rappelle l’agréable Aimé Cazes de la veille, avec une belle mandarine confite, en registre un peu plus faible toutefois.

Churchill’s Quinta de Agua Alta Porto 1995 : 15/20
Très Vintage ancien (pensé Taylor 1955, qui était pour autant meilleur). Le vin semble déconstruit, manquant cruellement de tenue.

I love the Rayas 2001. Thanks for the note there. Some nice wines in there.

Thank you (and sorry again for my french).
10th tasting for me with this Rayas red 2001 (the last time, I had a comparison with the famous 1995, another generation).
Drink now …

Any recent experience for this polemic Montrose 1990 ?

Inniskillin en France! Un petit peu de chez nous sur la table.

For sure … thought, blind, we were in german Mosel … :slight_smile:

Thank you for the notes. I purchased three bottles of '01 Rayas several years ago and cracked the first one last year. I bought them along with '05s from a local wine shop, where I have purchased a lot of wine so no concern, that had them in a cellar since the secondary release. It was my first Rayas. I double decanted before heading to the restaurant and then drank over the course of a couple hour meal. I can’t find notes on it but remember not being wowed as I have read so many times. I am terrible with descriptors and wish I had taken notes but I remember it a bit thin, discernibly grenache but not in the elegant way that I expected, more of a older hot vintage Vieux Telegraphe way if that makes sense. I chalked it up to maybe just being in a transition phase but maybe I should open another. I have four '05s and have avoided opening those given the vintage (and cost), but I wonder if it makes sense to open one to contrast. I would love to hear thoughts. Thanks!

Thanks for the notes. I am a big Pichon Baron fan and recently bought a 6 pack of the 2005 in OWC (on top of a handful I already had) so glad to hear it is showing well. You mention you thought it was 2000 and ripe which leads me to believe that you think it needs time. Curious on thoughts on when yo would try one out and and treatment of your bottle in terms of decant time, etc. Apologies if you covered.

I’ve yet to try the 2001 and since I only have one or two bottles I’m kinda tentative on pulling the trigger, but I’d be surprised if it was close or already starting to go downhill…
2001 is a very good vintage in Chateauneuf imo, and based on the few bottles of Pignan and Fonsalette I had the chance to drink, I have some pretty good hopes in the longevity of Rayas. Hope I’m not mistaken!

Alain

Great notes.
The Pichon Baron 2005 was one of my top wines en primeur. It immediately went into its shell, and my last bottle was very backward indeed.

We have had significant problems with 1990 Montrose. Brilliant when clean, but too often a bretty mess. The European ones seem to yield a slightly better percentage of good ones, but even so, I have had some really bad bottles including one at the chateau.

I opened a Rayas 2005 at home in april 2005.
A pure marvel that I rated 20/20.
My friend Eric Bordas wrote this report :
14/ Rayas , Châteauneuf-du-Pape, 2005
Rouge orangé avec un peu de transparence.
N/ Floral, rose séchée, fraise, orange, fruité et éclatant comme le cinsault à la barrique !
B/ Florale, orange sanguine, laurier, alcool bien intégré. Jus sapide, fluide et concentré (fraise confiturée et poivre), puissant et élégant, doté d’un très grand équilibre.
Un vin dont on se pâme et que l’on imagine pouvoir boire toute une soirée. 19,5/20
LG : 20/20

Note that this considerable Rayas 2005 followed Rousseau Chambertin 2006, Bartolo Mascarello Barolo 2006, Vogüé Musigny 2006 …

This Pichon-Baron 2005 was so pleasant, without decanting (pop and pour). The wine evolution is sometimes very curious (see my recent report about the Bart Bonnes-Mares 2013).
I think that you can decant it and I envy people having 12 bottles (or more) in their cellar.

Time will tell (on ne se baigne jamais dans la même rivière).

Thank you for these confirmations.