A great dinner (Rayas, Accomasso, Rousseau, Palmer, Ausone, Germain Perrières, Grillet, ...)

Le compte-rendu est réalisé par mon ami Guillaume Deschepper.
Champagne Couche Elégance brut NM (dégorgement non précisé) – 15 – LG15,5
Pinot noir majoritaire. Un verre d’accueil bien pâtissier (frangipane, vanille, nonette), de belle tenue, aux goûts engageants. La matière crémeuse, parcourue de saveurs légèrement ranciotées aux nets accents kimméridgiens, peine toutefois à décoller de son registre douillet, confortable.

Champagne Deutz, cuvée William Deutz, brut 1999 – 17 – LG17,5
Le nez annonce un changement de classe ici avec l’équilibre oxydo-réducteur qui fait toute la nuance des plus grandes cuvées régionales : reine-claude, moka, froment, fougère, craie humide, suggestions de fenugrec et de gingembre confit… Bouche particulièrement vineuse, exotique, à la bulle dynamique, s’étirant sur des saveurs de mandarine qui aiguisent l’appétit.

Château-Grillet 2006 – 17 – LG17
L’abricot sec, l’amande, et en filigrane, cette forme musquée de violette et de poudre de riz évoquant la joue fripée d’une bisaïeule endimanchée, signalent rapidement le grand viognier (Chéry ?, Vernon ?). Mais la convergence collégiale sur Grillet se dessinera en intégrant à l’analyse les accents alliacés et d’estran qui ont pu initialement amener certains convives vers la Saint-Victoire et Simone. La bouche confirme l’image du grand lieu : intransigeante, austère, domptant avec maestria la variétalité souvent simpliste du cépage en laissant poindre la juste part de sensualité.

Sauternes, ch. d’Yquem 1998 – 17,5 – LG18
D’un or soutenu évoluant vers l’ambré, l’épaisse liqueur diffuse ses effluves entêtants de baba au rhum, de tarte au pêche, de crème catalane, le tout puissamment exhaussé par le bois vanillé typique du cru. L’acidité volatile, pour perceptible qu’elle soit, est ici unanimement jugée comme étant au service de l’expression des parfums, et les suggestions safranées viennent parfaire la riche panoplie aromatique, sans que ne soit évoquée quelque inclination iodée coupable (il me faudra une bonne heure dans le verre pour que cette tendance ne pointe). Bouche puissante et épanouie, dotée d’une enveloppe rôtie magistrale, parcourue d’amers et de saveurs agrestes longilignes, structurantes, qui évitent au dégustateur tout effet de saturation, malgré la substantielle richesse de l’accord proposé sur le foie gras en deux façons.

Alsace Riesling, Trimbach, Clos Ste-Hune 2005 – 17,5 – LG18
Si le Riesling se signale ici d’emblée par sa palette menthée et épicée (menthe pouliot, cumin) escortant le fruit (melon, citron en saumure, citron vert), il prend des accents quasi méditerranéens en lien vraisemblable avec le climat solaire du millésime. L’anis, la fleur de thym, déroutent autant qu’ils ne séduisent. La grande transparence des saveurs calcaires n’est toutefois aucunement mise en défaut, pas davantage que la puissance inhérente au cru.
_Rappel – mai 2012 – Verticale Ste-Hune :

  1. Alsace Riesling : Maison Trimbach “Clos Sainte-Hune” 2005 - 12,5°
    A l’ouverture : DS18 - PR18+ - PS18,5. Cr par Philippe Ricard
    Robe épaisse, paille jauni, marquée de doré et de vert.
    Nez encore primeur mais délicieux : tilleul, verveine, citronnelle, menthe, fleurs blanches, accompagnés de pamplemousse, raisin, poire, pêche, dans un esprit subtil et aérien non sans rappeler la Moselle… Cette expression est toutefois furtive, le vin se refermant au bout de quelques minutes pour finir sur une étonnante discrétion.
    Matière assez colossale, attaquant avec une corpulence et une plénitude rares pour un vin blanc, accélérant le tempo en milieu de bouche pour gagner en percussion, en tension et finir sur un relief minéral si puissant qu’il évoque des sensations tanniques… Même bu, le vin conserve une persistance assez titanesque, signant définitivement un grand vin…
    Après 5 heures d’aération : DS18+ - PC17,5+ - LG18+ - MS17,5+ - MF17,5. CR par Pierre Citerne
    Une expression ample et tendue, complète, encore très réservée, pudique même, dans ses évocations de fleur de pommier ou d’amande. La profondeur du fruit est pourtant bien là, perceptible au nez comme en bouche. La matière donne le ton du style Sainte-Hune : fermeté, gras et assise, sensation de vin parfaitement sec, plénitude de saveur, allonge hors du commun. Ce 2005 tout en tension et en énergie intériorisée s’impose avec autorité, presque avec austérité, laisse une impression finale quasiment tannique, encore soulignée par une amertume prononcée._

Sancerre Vatan Clos la Néore 2007 – 17,5 – LG17,5
Après Grillet, autre grande bouteille réussissant le tour de force, par-delà son caractère taiseux, de diffuser avec parcimonie l’exotisme naturel de son cépage (fleur de sureau, maracuja), pour mieux parler de sol et d’énergie. Cette réserve prend ici la forme d’une légère réduction organique (viande froide, rillette) et d’un voile aromatique coquillier, versant en bouche l’écho janséniste de puissantes saveurs vibrantes, calcaires et marines.

Meursault 1er cru Perrières, dom. Henri Germain 2013 – 17 – LG18
Opposition étonnamment volubile au Clos la Néore proposé en face-à-face, ce Perrières délivre ses flaveurs de beurre noisette, fleur d’acacia, feuille morte, mirabelle et cire d’abeille avec prolixité. Bien que la tension minérale rappelle la grandeur du lieu, je reste surpris du degré d’ouverture du vin, de sa grande disponibilité eu égard à relative jeunesse. On dit Perrières long à se faire, davantage que Genévrières ou Charmes. Le contre-exemple est donc saisissant. Ne boudons pas notre plaisir !

Margaux Brane-Cantenac 2005 – 16,5+ ? – LG16,5+
Très médocaine, cette bouteille porte le sceau du millésime, dans cette impression antagoniste de perfectibilité du grain tannique, quand la définition aromatique apparaît déjà pour partie tertiaire (feuille de cassis, certes, mais aussi tabac blond, olive, poivron rôti, céleri en suggestion). 2005 est-il aussi grand qu’on a pu le penser à sa naissance ? Tendra-t-il un jour vers une plus grande harmonie des parfums et textures ? Difficile de l’assurer y compris 15 ans après, sur cette bouteille de pedigree pourtant estimable.
Vin de pays des Bouches du Rhône Domaine de Trévallon 1999 – ED - LGED
Ce vin nous aura perturbés par son évolution dans le verre. Débordant initialement de notes sombres de truffe noire, de tapenade et de terre chaude, l’expression évolue vers une facette plus poussiéreuse, sanctionnant, outre l’éclat aromatique, la finale d’une bouche dont l’entrée juteuse, de grande fraîcheur, s’avérait particulièrement prometteuse.

Châteauneuf du Pape Rayas 1995 – 18 – LG18
Le voyage proposé par ce flacon mythique débute avec une robe ayant significativement travaillé tout en gardant une forte intensité colorante. Incarnation de cet équilibre confit/frais qui signe les plus grandes réussites castelpapales de style traditionnel, le nez déploie sur sa partition figuée, cacaotée, ses notes organiques de jus de viande, ses accents minéraux de charbon de bois, sa floralité décadente à laquelle des nuances de camphre, de galanga et de livèche s’associent intimement dans un bouquet éloquent. Tel un colosse incarcéré vingt-cinq ans durant qui redécouvrirait, hébété, la lumière, il inquiète au premier contact par ses accents de soja et de bouquet garni, mais déploie posément son arsenal aromatique avec majesté. D’un velouté de matière proverbial, sous-tendu par des tanins hérissés dont on ne fait que deviner l’ampleur du relief formé dans cette masse encore musculeuse, il constitue un vibrant témoignage du vieux style de Jacques Reynaud, dont il est aussi rare que passionnant de caresser l’expression en vis-à-vis de celle de son héritier Emmanuel. Cette possibilité nous sera généreusement offerte un peu plus tard.
Rappel – Novembre 2010 – Verticale Rayas (cr par Pierre Citerne) :
10. Châteauneuf-du-Pape : Château Rayas 1995
DS1* - PC18/18,5 - LG1* - PR1* - MF1* . Note moyenne : 1*
La robe annonce un changement de registre radical. Très jeune et brillante, rubis sombre sans reflets orangés, noire en son centre, elle étonne autant qu’elle impressionne.
Comme la robe, le nez est profond et monolithique, imposant plus que captivant. La présence fruitée est énorme, confite mais leste et distinguée, un fruit terrien, sombre (on pense à la mûre, à la myrtille, un peu comme dans un vintage portugais où un Maury…) ; les notes de cèdre et de truffe qui émergent à l’aération sont magnifiques mais ne parviennent pas à dissiper l’impression générale d’austérité et de quant à soi.
En bouche le volume du vin est considérable, son extrait sec impressionnant, avec une présence acide au premier plan. On est effectivement rentré dans un autre registre, celui de la monumentalité, avec un vin (il y en aura d’autres dans la série) qui évoque par son amplitude, sa compacité (paradoxalement…), sa « noirceur » et son indifférence au flux du temps certains hermitages (celui de Chave ou La Chapelle en 1978 par exemple).

Saint-Emilion Ausone 1998 – 18 – LG18
L’ami Maxime l’a toujours assuré…il aime le crescendo. Difficile dès lors, d’enchaîner…C’est chose faite, avec cet autre monument qui introduit un duel atlantique de haut vol. D’une robe encore parfaitement intègre, rubis, profonde, Ausone se présente sanguin, carboné, avec des notes chaudes et pénétrantes de piment fumé de la Véra, essence des grands carmenets évolués. Magnétique, intimement présent sans verser dans l’ostentation, charismatique en somme… D’une jutosité herbacée intensément sapide, signalant le primat du cabernet-franc bien que sa proportion d’alors n’atteignît pas celle des derniers millésimes - d’aucuns l’imagineront de Figeac, d’autres, arguant des exhalaisons fumées, des Carmes Haut-Brion - il déroule un grain serein, interne, avec une certaine forme de réserve qui incite à penser que quelques années de plus auraient pu en étoffer le discours. Nous ne porterons pas plainte… !

Margaux Palmer 1998 – 18,5 – LG18,5
Un magnifique Palmer, cossu et racé, livrant de beaux arômes de truffe et de cacao, ferrugineux également, dans un ensemble fruité typique, de poivron rôti à la cendre et de tomate séchée. La construction très dirigée et tubulaire des tanins, canalise une chair encore extrêmement consistante, sensuelle, et offre une opposition plus que crédible à Ausone dans cette superbe série.
Rappel – janvier 2011 – Verticale Palmer
4. Château Palmer 1998
(52% Merlot, 43% Cabernet-Sauvignon, 5% Petit Verdot)
L’après-midi : DS18,5/19 - PS18. Cr par Pierre Simob
Robe grenat tirant sur l’orange en bordure. Magnifique nez de cèdre, de gibier, évoluant sur la truffe. Bouche puissante, large, tendue par des tanins ronds et veloutés. La finale est énorme. Chapeau bas messieurs…un ange passe.
Le soir : DS18,5/19 - PC17 - LG17,5 - MS17,5 - PM17,5 - MF17,5. Cr par Maxime France
L’élégant bouquet nous livre des fragrances variées de mûre mûre (!), d’estragon, de graphite et de viande. En bouche la matière est de grande qualité, de niveau 1er cru classé pour certains, fine, soyeuse, elle se montre aussi extrêmement savoureuse et dotée d’un grand velouté de tanins. Un vin complet, une superbe bouteille! A noter cependant que le fond de bouteille regoûté en fin de soirée se montrait assez sec, ayant perdu en chemin une bonne partie de sa suavité…

Gevrey-Chambertin 1er cru Clos Saint-Jacques Domaine Armand Rousseau 2008 – 18,5 – LG18
Quelle diabolique précision de parfums floraux sur cette cuvée… Délicatesse envoûtante de la rose à peine éclose, dont on imaginerait presque voir perler l’humidité matinale. Passée cette invitation, nous pénétrons dans un registre à la fois épicé – massalé - et terrien : betterave confite, rouille, humus, petrichor… La bouche d’une grande vitalité, distille ces nobles parfums au fil du déroulé de tanins fibreux, habillés d’une salivante sucrosité s’éternisant pour notre plus grand plaisir.
Pour info – 9/7/2020 – cr par David Rayer :
2008 Domaine A. Rousseau P. & F. Chambertin Grand Cru - 17,5/20 – LG17,5
Superbe nez de pinot fin, désormais dans sa fenêtre de maturité, avec des notes de griottes, d’épices, de feuille de cola, avec une pointe de pivoine séchée et de betterave fumée. La bouche n’a pas la puissance classique du Chambertin, elle est plutôt légère, de demi-corps et élancée. Petite amertume (impression de sécheresse) de tannins en finale. Autant l’aromatique du vin va encore séduire pendant longtemps, autant cette touche en finale oriente plutôt pour une consommation à court terme de ce vin. Le nez a un net avantage sur la bouche.

Barolo Rocche Accomasso Riserva 2008 – 18 – LG18
Après deux expériences frustrantes sur cette même cuvée qui semble jouer sur le fil du rasoir de l’oenologiquement correct, je retrouve ici la netteté - croisée avec joie sur la splendide cuvée Per Elena 2010 - qui sert le discours de ce grand nebbiolo, captivant par ses parfums de framboise, de fraise des bois, de bouquet garni et d’oxyde de rose. De grand tempérament, un soupçon solaire, il offre encore une densité considérable de tanins saillants portant loin ses saveurs agrestes acidulées.
Rappels :
a. Lorenzo Accomasso Barolo Rocchette riserva 2008 : 17,5/18 - 25/12/2016
b. Novembre 2015 au domaine :
Lorenzo Accomasso Barolo Rocchette riserva 2008 : (16,5/17)
Nez éthéré avec de la griotte, de la confiture de quetsches, des épices subtiles. Acidité vibrante, présence de goût. Dense mais aérien. Même réserve que pour le vin précédent (Rocche Riserva 2007) sur l’état réel du vin dans cette bouteille bouchée (mais en vidange).
Lorenzo Accomasso Barolo Rocche (Dell’Annunziata) riserva 2008 : ?
Bouteille ouverte depuis 8 jours. Nez éthéré, viandé, avec une expression forte de bouquet garni suspecte.

Châteauneuf du Pape Rayas 2001 – 18,5 – LG18,5
Nous revoici en compagnie de Rayas, mais cette fois-ci, c’est Emmanuel Reynaud qui officie. Cette cuvée que nous avons le privilège insigne d’avoir croisée quelques fois incarne cette expression si singulière du grenache, polarisant ses notes de fraise confite, d’huile d’olive, de savon noir, d’orangette, de truffe, de bouse sèche, de rose ancienne, d’encens…comme un kaléidoscope combine entre eux ses losanges colorés pour en proposer une vision d’ensemble à chaque instant différente. Le tanin à la finesse superlative demeure à vingt ans encore totalement incarné dans une étoffe altière, toute méditerranéenne mais jamais débordée par l’alcool ou la sucrosité. Tout est ici justesse et équilibre, dans un style qui personnellement, me plaît encore davantage que les productions d’autrefois de l’oncle Jacques ou d’Henri Bonneau.
Rappel – Novembre 2010 – Verticale Rayas (cr par Pierre Citerne) :
4. Châteauneuf-du-Pape : Château Rayas 2001
DS19 - PC19/19,5 - LG18,5+ - PR19 - MF18,5/19. Note moyenne : 18,9
Robe bien fournie sans être opaque, rubis profond, nuancée de grenat et tuilée en bordure.
L’expression aromatique propre à Rayas se livre ici avec une séduction toute particulière ; le bouquet de ce 2001 est vraiment sublime, en équilibre entre la profondeur, la puissance, la fraîcheur du fruit, les inflexions florales, balsamiques et épicées.
La bouche est toute aussi parfaite, avec une générosité alcoolique totalement épousée par l’élan et la sveltesse du corps. À la fois intense et aérien, exotique et serein, ce Rayas, qui ne possède pas le caractère massif de certains de ces prédécesseurs réputés, nous a semblé offrir aujourd’hui, dans le cadre de cette expérience ponctuelle, la version la plus transcendante du génie des lieux.

Cidre, Johanna Cécillon, demi-sec Nantosuelta 2016 – pas noté
Une diagonale d’Hexagone nous amène dans les Côtes d’Armor, pour un cidre demi-sec proposé, accord de fort bon aloi, sur un camembert au lait cru de Xavier merveilleusement affiné. D’un jaune soutenu, il développe de profondes odeurs organiques d’étable et de peausserie, une réelle densité de goût autour d’un équilibre juste d’amers et de sucre.

Hongrie (région Matra), Losonci, Harslevelu 2018 – 15 – LG14
Les accents terpéniques et le biais intellectuel du service avec un fromage alsacien amèneront à voir dans cette cuvée aromatique aux saveurs d’arnica et de peau de prune une complantation macérée en qvevri de Laurent Bannwarth. Cet Harslevelu macéré 10j se montre sec, subtilement tannique, seyant parfaitement à l’accord.

Gaillac doux Domaine Robert Plageoles Vin d’Autan 2003 – 16,5 – LG17
Présentation riche pour ce Vin d’Autan, au passerillage exalté par les conditions caniculaires du millésime : figue, foin, gelée de coing…Grande richesse, mais évidence de l’équilibre, salutaire à ce stade du repas.

Rousset-Peyraguey De Labore Solis NM – 14,5 – LG15,5
Fruit jaune anisé, caractère viandé sans grande sensation de rôti noble, café froid, curry…cette bouteille apatride et hors du temps (assemblage 10-11-12) interroge. Au-delà des quêtes stylistiques et/ou existentielles, la puissance somme toute modérée n’est pas très convaincante pour le lieu.
Pour info :
Sauternes Rousset-Peyraguey Oxydatif 8 ans Vignoble liquoreux (sic) : (16/20) – 10/8/2020
Substance étrange mais intéressante.
Notes de figue fraîche, de noix, de sucre de canne, de safran, d’abricot séché, avec beaucoup de miel. Forte volatile accentuant l’acidité du vin (même si la matière est sucrée, épaisse).
On peut penser à Jerez (pour le rancio mais il n’y aurait pas cette acidité piquante, proche de celle d’un vinaigre de cidre), à un Tokaji 6P ou même plutôt à un chouchen (aromatiquement du moins).

Banyuls ambré cuvée Bernard Sapéras Domaine Vial Magnères – 16,5 – LG17,5
Gelée de poire et rancio fin signent cette très belle solera au mutage subtil. Texture pralinée et saveurs zestées très étirées.

Tokaji Aszu Arpad-Hegy 6 puttonyos 2013 – 17 – LG17
Issu d’un vin de base d’Harslevelu complété de grains aszu à parts égales de Furmint et de Harselevlu, ce « 6P », au botrytis pur, contient de façon bluffante sa grande richesse melliflue dans une trame d’acidité autoritaire, qui fait corps avec les parfums de citron vert et de thé Earl Grey.

Tokaji Szamorodni Daniel Szabo Szaraz 2006 – 16 – LG16
Laurent escomptait je crois un Szamorodni doux ici (je n’ai pas eu la rigueur de noter s’il était revendiqué « szaraz »). Le nez donne dans le lait de coco, le curry, la croûte de fromage, le sous-bois… belle oxydation ménagée d’un fruit encore bien distinct et tonique, à l’instar de belles expressions jurassiennes.
Rappel – mai 2017 – cr par Attila Aranyos :
23. Szabo Daniel : Tokaj Szamorodni « Szaraz » 2006 (Groupe Le Sage)
(Furmint - Harslevelu)
A l’ouverture : DS16 - PR16,5 - CDC16,5
Après 5 heures d’aération : LG15,5 - MS15,5 - AA16,5
Nez oxydatif nuancé entre début de rancio et fruit volontaire (noix, nougat, curry, ananas sec, abricot, mirabelle, foin, marc de raisin, éthanal), bouche délicieuse, fine, pulpeuse, intensément sapide, digeste toute en étant gourmande (léger sucre résiduel).

Porto Vintage Quinta da Colmaça 2006 – 16 – LG17,5
La robe intense commence à déposer mais le fruit garde sa signature lusitanienne de guigne, de cacao et de romarin. Consistant, frais, finalement assez consensuel, il conclut un parcours mémorable.

And I thought I wrote great tasting notes. Thank you for these. And apologies for responding in English. My French is sufficient to let me read and appreciate your notes- but not to respond in kind, I regret to say.

I especially loved your review of the 1995 Chateau Rayas. The Rhone is the one major wine region where my experience is very limited. I have certainly had some very good experiences there, but even if I were an expert in the region I suspect I would still place 1995 Chateau Rayas on a pedestal for its rare and beautiful qualities. It is a wine I have never owned, and yet by happy chance I find myself graced by its presence every few years. It is one of the most singular and enchanting wines I have ever tasted, and I have yet to find the words as well as you have to capture the endless delights it can offer.

Thank you,

Sorry for my french for the same reasons. :slight_smile:

Note that Guillaume Deschepper wrote these descriptions, and Pierre Citerne those wich are in the “Rayas rappels” (Rayas 1995 tasted in 2010 then 2020).

The full Rayas verticale is here : Verticale de Château Rayas rouge à Chateauneuf-du-Pape – In Vino Veritas Toulouse

I had a 2005 Grillet recently that was enchanting. Your note echoes the specialness of this wine.

Grillet is definitly a great wine (and an idiosyncratic viognier). It was even more austere and difficult to understand in former vintages.
Seee here : Verticale Château Grillet – In Vino Veritas Toulouse

As well as being about some astonishing wines, these are really extraordinary notes, Laurent,
Thanks for posting. I’m pleased to hear that the '08 Rousseau was showing better, as I have a fair amount of '08 burgundy, though sadly not that one. I have a single '08 Rayas, which I’ve been tempted to open. I’ll check and see if it’s commented on in the vertical, though I know it’s not a great vintage for that wine.

I believe it is actually a great vintage for Rayas. Look for comments on WB from William Kelley and others.

BTW, for a good laugh, compare Jeff Leve’s and Keith Levenberg’s CT notes on 2007 Rayas.

I had a great Rayas red 2008 two years ago.
And a great Rayas red 2007 recently.

Today, the Rousseau Clos St-Jacques 2008 tastes better than the Rousseau Chambertin 2008 (see my former posts, in july).

Thanks Craig and Laurent,

Good to know about the '08. I may have to open it soon, and if so, I’ll post.

The beauty of Rayas is drinking them young or old, but never in their teens. At this point with one, I’d try to let it hit 20.

Last year, I highly enjoyed :
Rayas 2006 : 19/20 (with the Maranones team, in Sierra de Gredos, in the vineyard)
Rayas 2005 : 20/20 (a real summit)

April 2019 - Report by my friend Eric Bordas :
14/ Rayas , Châteauneuf-du-Pape, 2005
Rouge orangé avec un peu de transparence.
N/ Floral, rose séchée, fraise, orange, fruité et éclatant comme le cinsault à la barrique !
B/ Florale, orange sanguine, laurier, alcool bien intégré. Jus sapide, fluide et concentré (fraise confiturée et poivre), puissant et élégant, doté d’un très grand équilibre.
Un vin dont on se pâme et que l’on imagine pouvoir boire toute une soirée. EB : 19,5/20
LG : 20/20