26/10/2019 – Dîner chez Philippe Hériaud
Note : une soirée semble-t-il peu favorable à l’épanouissement des vins.
Champagne Deutz Amour de Deutz BdB 1999 : 18/20
Moka, citron, un peu comme dans le cas de Dom Pérignon. Parfait pour démarrer car élégant, pur, sapide, d’une persistance vraiment très fine.
François Cotat Sancerre Cuvée Paul 2005 : 17/20
Initialement très réduit puis facilement reconnaissable avec cette touche si emblématique de sureau. Le sucre résiduel, guilleret/séduisant, indique une cuvée Paul. Gourmand en diable.
Nahe Schaëfer-Fröhlich Riesling spätlese Bockenauer Felseneck 2004 (AP 18/05) : 17/20
Très riesling (terpènes, lait de coco, citron vert, cassis, cumin, …) avec un équilibre plus allemand (mosellan ?) qu’alsacien (y compris en VT).
Clos Joliette Jurançon 1976 : ED
Les marqueurs du vin sont là (citron, mangue, ananas rôti, truffe, cire). Malheureusement, le vin est plat, bouchonné.
Pour info :
Jurançon Clos Joliette 1976 (moelleux) : (15/20) – 21/11/2015
Probable que Philippe escomptait ici un vin sucré (rappel du match Joliette sec 1971, énorme, suivi en fin de repas d’un délectable Joliette moelleux 1970). Ce 1976 est aromatiquement indigent (citron vert, notes vouvrillonnes de coquille), renfrogné, dur/acide, avec une finale besogneuse. Problème de bouchage. Comme dans le cas de Grillet, je reste magnanime face à ce type de vin.
Domaine William Fèvre Chablis GC Les Preuses 2007 : 16,5+/20
Particulièrement fermé, laissant échapper du citron et quelques effluves pharmaceutiques. Beau volume. Attendre.
Roulot Meursault Les Tessons Clos de Mon Plaisir 2005 : (15/20)
Ce chardonnay intrigue en raison de notes oxydatives trop prononcées.
Vincent et François Jouard Bâtard-Montrachet 2005 : 17,5/20
Riche, ample, avec des goûts évoquant bien le chardonay (pastille Valda, citron, omelette, …). Imaginé un Chassagne Morgeot de Ramonet (avec donc une note mentholée puissante).
Vernay Condrieu Coteau de Vernon 2006 : (14,5/20)
Encore une présentation curieuse (on sait le millésime souvent compliqué), anormalement oxydative. Notes de coing, d’orange, d’abricot, de lavande, rappelant un muscat (ou un Condrieu tardif ?). Finale riche en alcool.
Rayas Châteauneuf-du-Pape blanc 2006 : 16/20
Initial dégagement gazeux, pour imaginer le monde germanique (mais le vin possède un taux d’alcool sudiste). Poire, menthe, tonalités marines (clairette sur Cassis ?) pour une bouche grasse et légèrement amère. Pensé aussi à la cuvée Oro de Marlène Soria.
Guigal Hermitage Ex-Voto (blanc) 2001 : 12/20
Olfaction anormalement vieillie, pointe de soja. Bouche peu nette, alcoolisée, creuse.
Château Pavie St-Emilion 2003 : 16,5/20
Expression particulièrement mûre, au boisé épicé : gelée de cassis, confiture de fraise, pruneau, viande fumée, bouquet garni. Extrême en effet, avec un début d’évolution. Matière évidemment riche, onctueuse, corsée (j’avais eu la même impression il y a quelques années avec Pavie 2000, solaire, monté aux nues par certains critiques). Bref, beaucoup de bruit pour rien (et un vin excessivement cher). J’entendrai des pistes, très mitigées, en Languedoc, Bordeaux maquillé, Trévallon, super-toscan …
Domaine de Courcel Pommard Rugiens 2006 : 16,5/17
Nez de pinot, avec des épices, de la betterave, une impression de vendange entière. Bouche intéressante mais coriace, conformément à son origine. Attendre encore quelques années.
Pour info :
a. Pommard de Courcel Grand Clos des Epenots 2006 : 17/20 – 4/9/15
b. De Courcel Pommard Grand Clos des Epenots 2016 : 16,5/17 – novembre 2017 (voyage en Bourgogne).
Clos des Lambrays 2006 : 17/20
Pinot résolument plus chambollien/charmeur, sur des jolies notes de prune, de betterave, de fleurs, de cumin. Chair sensuelle, persévérante.
Jamet Côte-Rôtie 1999 : 17/20
Le premier contact montre un vin très renfrogné, déployant de fortes notes de café brûlée. L’aération, très bénéfique, dévoile une essence de syrah, de fort caractère, riche mais agile. On n’est pas surpris de décoder le style du producteur.
Rousseau Chambertin 2008 : 17+/20
Nez très fermé, pour un peu de fleurs, de cerise, d’épices. Matière très nette mais timide, vraiment peu loquace, restant finalement assez simple en termes d’arômes et de profondeur de trame. Vin dévoilé, on attend évidemment plus d’expansivité sensuelle. Patienter (les GC 2007 et 2006 de Rousseau peuvent s’approcher dès maintenant).
Pour info :
a. Rousseau Mazy-Chambertin 2008 : 17,5/20 – 24/3/2018
b. Rousseau Gevrey-Chambertin Lavaux St-Jacques 2008 : 17/20 - 29/3/2014
Rayas Châteauneuf-du-Pape rouge 2003 : 18/20
Reynaud manifeste. Matière relativement austère, alcoolisée, avec des inflexions balsamiques, pour penser Pignan. Mais on est sur 2003 (et même si le vin est magnifique, ce n’est pas le meilleur Rayas rouge).
St-Estèphe Montrose 1996 : 18/20
Autant Pavie 2003 a plongé dans le doute, autant ce grand Bordeaux arrivé à maturité semble incontestable, grâce à un bouquet de grande classe (cassis, herbes aromatiques, graphite, santal, …) escortant une trame vitale et harmonieuse, possédant allant et élan (elle devrait longuement rester sur son plateau d’apogée). Pensé à Pessac, à Pauillac aussi.
Rappel – décembre 2007 – verticale Montrose (2005/1937)
14. Château Montrose Saint-Estèphe 2ème Grand Cru Classé 1996. - 12,5°
DS17 - PC17 - LG16,5+ - MS17. Note moyenne : 16,9
(Deuxième bouteille)
Nez fruité, animal, assez « joyeux », plutôt fougueux : cassis, orange, havane, graphite, cèdre, herbes aromatiques, craie (un peu comme à Chinon).
Bouche vivante, dense, svelte, encore passablement comprimée. Très belle acidité. Abordable aujourd’hui.
Lopez de Heredia Tondonia crianza 1970 : 16/20
On voit de nouveau ici comment le tempranillo élevé de manière traditionnelle évolue à la manière d’un beau pinot : rose fanée, groseille, violette, ras-el-hanout … avec un soupçon lactique rappelant le bourbon. Matière acidulée, à boire sans attendre.
La Spinetta Barolo Vursu Vigneto Campe 2000 : 15/20
D’abord pensé à un Priorat, pour le côté solaire, schisteux, la pointe sucrée. Progressivement le vin développera des notes de quinquina, pour un faisceau tannique sensible, illustrant plus un Barolo moderne, plus tout jeune (Voerzio ?).
Marius Perron Château-Chalon la Vigne aux Dames 1976 : 17,5/20
Citronné, longiligne, d’une irréprochable jeunesse de fruit.
Rappels :
a. Château-Chalon Marius Perron Vigne aux Dames 1976 : 16,5/17 - 31/12/13 (très fin mais sans le frisson escompté).
b. Château-Chalon Marius Perron la vigne aux dames 1976 : 17/20 – 11/10/14
Sauternes Château Gilette Crème de Tête 1976 : 15/20
Expression un peu curieuse, avec du safran, du thym. Peu de sucre (Barsac ?) et alcool sensible. Elle reste bien banale.
Rappel - 24/5/2003 :
7. Sauternes - Château Gilette “Crème de Tête” 1976 :
DS15 - PP14,5 – PC15,5/16 - LG14,5 – VM15,5.
Robe cuivrée, reflets verts.
Nez engageant, marqué par le botrytis, rôti, avec des notes de miel, de menthe, de fruits confits, de noix de coco, d’écorce d’orange.
Bouche plutôt visqueuse, sur ces notes. Elle est fine mais manque de longueur et d’éclat. Certains pensent à un vin d’Alsace en SGN. Pas convainquant et grosse déception.
Clos Joliette Jurançon moelleux 1970 : ED
Catastrophe, cet autre Joliette heurté est aussi défaillant, comme contaminé TCA.
Rappel :
Jurançon Clos Joliette 1970 moelleux : 17,5/18 – 11/10/14
Mangue, orange amère pour une bouche un peu austère (sucre timide, acidité marquée) mais de magnifique maintien. J’ai toutefois été plus ébloui par le 1971 sec.
Pour info :
Verticale Clos Joliette – sept 2002 – cr par Pierre Citerne :
Clos Joliette 1970 “sec”
PP19 – DS18,5 – PC18. Note moyenne : 18,5
Couleur dorée très intense, pas de nuance cuivrée.
Nez ample et expressif, avec encore beaucoup de fruit (mangue confite), un fumet de truffe blanche d’anthologie et des notes très subtiles de praliné et d’hydrocarbure ; expression archétypique de Joliette, puissante, originale, pure et racée.
Bouche remarquablement fraîche, citronnée, aérienne mais dense, avec une pointe de sucre perceptible, grande richesse de sève et parfaite pureté aromatique. Remarquable.
Ramos Pinto Porto Vintage 1991 : 16/20
Alcool marqué pour ce vin un peu évanescent (j’étais distrait, et les senteurs, pour moi oxydatives - m’ont rappelé celles propres à un Banyuls tuilé, un peu faible en matière). Ramos Pinot excelle plutôt dans le tawny …
Quinta do Cachao Porto Vintage 1983 : 15/20
Robe très claire. Notes de guignolet, de fruits secs. Matière simplette, un peu maigre, laissant l’alcool régner en maître. Pensé à un tawny de 20 ans, sans grande puissance.